Il y a deux semaines, j’annonçais sur le blog que j’allais publier une série d’articles sur ce qui me fait tenir durant le confinement. La semaine passée, je vous ai partagé mon rituel du matin et aujourd’hui, on continue sur cette lancée pour parler de cuisine et confinement. Comme c’est le cas pour la majorité d’entre nous, cette période de confinement est rythmée par la préparation des repas.
Cuisine et confinement
Bien que le déconfinement soit à l’œuvre depuis plusieurs jours, la période d’après se dessine. Personnellement, je sens bien que nous traversons une nouvelle transition équivalente à celle de l’annonce du confinement. Je suis traversée par plusieurs émotions parfois contradictoires : la joie de voir la « lumière » au bout du tunnel, très vite balayée par les incertitudes quant à un retour à la vie « normale », les éventuelles peurs, frustrations et agacements.
Cette période me met profondément à l’épreuve et m’apprend la patience. Pourtant, c’est aussi durant ces moments que je prends conscience de mes besoins fondamentaux et l’occasion est parfaite pour leur faire plus de place. En effet, j’ai besoin, pour pouvoir intégrer un nouveau quotidien, de me recentrer et de m’aligner, ce qui passe notamment par la préparation des repas. Manger est un besoin vital et ritualiser les moments passés à préparer un plat et à le déguster a tout autant d’impact sur mon bien-être qu’une session de méditation.
Mon petit plaisir d’avant le confinement : manger un bon avocado toast avec un (vrai) chaï latte au lait d’avoine. Cliché, je sais ! (Photo prise en décembre 2019 au Attendant Shoreditch à Londres)
Dépasser la peur du manque et la crainte de passer son temps à grignoter
Je me rappelle qu’au tout début du confinement, j’étais prise d’une forte peur du manque. Je me suis même surprise à remplir mon panier de choses que je n’avais pas forcément l’habitude de prendre, tellement la vue des rayons vides me faisait paniquer. Il m’a fallu plusieurs jours pour dépasser cette peur.
Par ailleurs, mon autre crainte était de passer mon temps à grignoter. J’avais développé une croyance selon laquelle j’allais manger plus parce que j’allais passer davantage de temps chez moi. Et comme j’allais peu bouger, il était « évident » que j’allais prendre du poids. J’ai rapidement déconstruit cette croyance pour les deux raisons suivantes :
D’une part, j’ai pu me confier sur ces peurs auprès de bonnes personnes de mon entourage. J’ai pu mettre des mots sur ce qui se passait. J’ai pu lâcher grâce à une meilleure compréhension de ce qu’impliquait cette situation inédite qui tend à exacerber les peurs enfouies.
D’autre part, j’ai constaté que j’avais moins faim puisque je bougeais moins. Et puis, j’ai trouvé, grâce à la pratique du yoga et de la méditation plus de sérénité (j’aborderai cette thématique dans un prochain article !). J’ai également écouté quelques podcasts qui abordaient le rapport à la nourriture pendant le confinement. Je recommande sans réserve l’écoute de cet épisode de BCBT le podcast d’Ariane Grumbach qui m’a bien inspirée !
56 jours, 3 fois par jour ou remettre la cuisine au centre de sa vie
On n’aura jamais autant entendu parler de cuisine que ces dernières semaines et je vois ça comme un vrai cadeau. Je me suis très sentie inspirée durant cette période.
Dès le début du confinement, avec Marc, il nous a paru évident de remettre la cuisine au centre de nos priorités. Nous avons très vite élaboré un fil rouge des plats que nous aimerions faire ou que l’on souhaiterait tester en fonction de nos envies, afin de limiter au maximum les déplacements à l’extérieur. Les menus n’étaient pas figés, nous les avons réadapté en fonction de ce que l’on trouvait dans les magasins. Nous avons également testé la livraison de courses à domicile à deux reprises. Même si je préfère (de loin) faire les courses en magasin, j’ai trouvé ce système bien pratique pour m’approvisionner en ingrédients pris d’assaut (comme les œufs et la farine) et en produits qui ne se trouvent pas dans les petites Coop à proximité de chez moi.
Cuisine et confinement : un des plats les plus photogéniques que j’ai préparé ! Il s’agit d’un velouté iranien au fenouil et à la pistache.
La cuisine au service de soi
Au quotidien, j’aime beaucoup cuisiner mais je ne prends pas nécessairement le temps de le faire. Je n’en fais pas toujours une priorité. Et pourtant, la cuisine est un espace précieux où l’on peut clairement laisser parler sa créativité. Avec le confinement, j’ai pris conscience du fait que cette période nous invite à nous recentrer sur soi et à faire ce qui nous fait fondamentalement plaisir. Dans la mesure où je suis moins divertie par l’environnement extérieur (il n’est pas possible d’aller au restaurant), je mets du cœur dans la préparation des plats. Je me suis rendue compte de l’étendue des possibilités et elles sont nombreuses !
Je reconnais avoir ressenti un moment de lassitude qui a duré 3 jours au bout de 4 semaines de confinement et qui a été très vite balayé. L’inspiration est revenue après s’être fait livrer pour la première fois une pizza. Dans le même temps, nous avons également changé d’enseigne où faire nos courses. Changer de magasin a aussi du bon. Les rayons sont disposés différemment, mon attention se porte sur d’autres choses et l’envie de cuisiner est vite revenue.
Cuisine de rêve !(Source : Ally Walsh & Goop)
Se réinventer en cuisine grâce à Instagram (et M6 !)
Cette période m’a permis de twister les recettes existantes, d’en tester de nouvelles et d’en préparer des plus élaborées. Je n’ai jamais autant cuisiné avec des produits frais et aussi peu gâché. Ma “p’tite poubelle verte” (une poubelle dédiée au compost et déchets de cuisine que chaque habitant de Genève a chez lui) n’a jamais été aussi remplie d’épluchures. Et surtout, j’apprécie énormément ces moments de pause et de complicité où l’on se retrouve et où l’on cuisine à deux. Je me rappelle d’ailleurs du premier live culinaire Instagram, que j’ai spontanément proposé à Marc de suivre. Il s’agissait de faire une recette de pâtes carbonara (la vraie) et il se trouve que ce jour là, nous avions tous les ingrédients nécessaires à la préparation. C’était sur le compte Instagram d’Alice Cheron du blog Ali di Firenze que ça se passait.
Les fameuses pâtes carbonara ! (Photo : Ali di Firenze)
Les pâtes carbonara d’Ali di Firenze en live
Alice filmait son mari (italien !) en train de préparer une recette de pâtes carbonara en live sur Instagram. Nous préparions la recette en même temps que lui. Grâce à ce live, j’ai réalisé que cuisiner en suivant une vidéo offre une expérience bien différente de celle qui consiste à suivre une recette écrite dans un livre. On est doublement soutenu et motivé grâce à la vidéo ! Et vous savez quoi ? Les pâtes étaient divines ! Nous avons eu l’occasion de refaire cette recette à plusieurs reprises… et c’est devenu notre recette de référence pour les pâtes carbo ! Vous la retrouverez ici !
(Petit aparté : qu’est-ce que j’adooore Alice ! Elle est inspirante et son blog est une pépite. J’ai eu l’occasion de la croiser à Paris, complètement par hasard il y a quelques mois, dans le restaurant du Hoxton ! On a passé un très court moment ensemble, je serais bien restée avec elle à siroter un spritz au bar et à lui poser un million de questions sa vie en Italie ! Durant le confinement, elle m’a régalée avec ses live Instagram dédiée à la joie de vivre italienne. J’ai adoré cette spontanéité et générosité. Grazie Mille Alice ! )
Cuisine et confinement avec Cyril Lignac
Et en parlant de recettes live, je dois vous partager notre plus grande découverte du confinement. Il s’agit de l’émission Tous en cuisine avec Cyril Lignac que j’ai découverte il y a un peu plus de deux semaines. Ce chef parisien cuisine en direct, depuis sa cuisine, tous les soirs sur M6.
Préparation d’une recette de Cyril Lignac : gnocchis de chou fleur au pesto de petits pois à la menthe
Cette émission a révolutionné nos dîners ! Rien ne nous arrête, on suit ses recettes quasi quotidiennement… Cela nécessite un peu d’organisation, mais c’est tellement bien fait et ludique. Le menu de la semaine est connu à l’avance et il est facile de préparer les ingrédients nécessaires. Durant la préparation du repas, on s’éclate, on apprend de nouvelles techniques de cuisson, on passe un très bon moment à 2 et on a un délicieux dîner (ou dessert) à la clef. Et pendant le dîner, on savoure et on débriefe… Un régal !
Les nouvelles technologies et les réseaux sociaux auront clairement eu du bon durant cette période !
Le résultat final ! Tadaaa !
(Gnocchis de chou fleur au pesto de petits pois à la menthe, recette de Cyril Lignac)
Il est vraiment très fort ce cher Cyril ! Très clairement, cette émission m’a donné envie de réinvestir ma cuisine. J’ai une wishlist d’ustensiles de cuisine longue comme le bras !
Cuisine et confinement : le mot de la fin
Vous l’aurez compris, j’ai passé beaucoup de temps dans ma cuisine durant le confinement. Cela a été un choix très bénéfique pour moi et l’acte de cuisiner a autant nourri mon corps que mon esprit. Il nous est parfois arrivé de cuisiner des choses toutes simples et préparées par manque de temps ou d’envie mais cela a été relativement occasionnel.
Je veux maintenir cette dynamique aussi bien durant le déconfinement que pour la période d’après. J’ai hâte de pouvoir retourner au marché et de m’approvisionner davantage local. J’aimerais également retourner au restaurant mais chaque chose en son temps. En tout cas, réinvestir davantage ma cuisine est une de mes priorités et je compte bien que ça le reste.
Et vous, quel est votre rapport à la cuisine durant cette période ? Je vous livre mes recettes préférées dans le prochain article !
Xoxo,
Caroline
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